La poésie du mercredi (#22)

Un peu de poésie philosophique aujourd’hui avec Joachim Du Bellay ! “Si notre vie est moins qu’une journée”, extrait du recueil L’Olive paru en 1550, aborde les thèmes de la mort et des illusions de la vie terrestres auxquelles s’accroche l’âme humaine :

Si notre vie est moins qu’une journée
En l’éternel, si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,

Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
Si pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l’aile bien empennée ?

Là, est le bien que tout esprit désire,
Là, le repos où tout le monde aspire,
Là, est l’amour, là, le plaisir encore.

Là, ô mon âme au plus haut ciel guidée !
Tu y pourras reconnaître l’Idée
De la beauté, qu’en ce monde j’adore.