Aujourd’hui, lancement d’une nouvelle rubrique, « la poésie du mercredi » ! Tous les mercredis je posterai un poème (d’un vrai poète, pas de moi, bien sûr). Il risque d’y avoir pas mal de XXe siècle, et surtout du Surréalisme mais je vais quand même diversifier les époques, genres et auteurs !
Par contre, il n’y aura pas de Lamartine. Parce que.
Voilà pour la présentation de la rubrique ! On commence en beauté avec un poème sans titre de Péret, extrait d’Immortelle Maladie, un tout petit recueil de seulement six poèmes (celui-ci est le quatrième), paru en 1924.
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Courir sur un miroir comme un aveugle
et chanter dans l’oreille des dieux
voilà mes désirs aujourd’hui
Mais le vent aura chassé les êtres de leur élément naturel
avant que je passe dans l’avenue plantée de moribonds
qu’un souffle salé ferait renaître
et qu’un cri de paon ferait mourir.
Si je passais ils resteraient éternellement moribonds
c’est pourquoi il faut que je défile devant eux
avec mon ombre
Faute de quoi le meilleur de moi-même
ne sera plus que l’insaisissable soupir
d’un animal que j’ai rêvé dans ma jeunesse
… À mercredi prochain !