Éliture acréatoire

Parce que l’écriture à plusieurs façon Surréalisme c’est bien, et qu’avec Internet c’est encore mieux, voici l’éliture acréatoire, dont vous avez peut-être vu l’élaboration en direct dans les commentaires de l’espace consacré aux autoroutes et autres luminaires du livre des visages (tout de suite ça sonne mieux que Facebook, non ?).

Mon comparse Tibère et moi-même vous présentons donc cette éliture acréatoire, ou raillerie en forme de poème (il a trouvé le titre et j’écris en italique, si vous voulez tout savoir.)

 

 

Tu es une mouche sur mon sandwich jambon-beurre.
Extincteur.
Tu es un sphinx sur le cil de grand-mère.
Tu es un cil sur l’article mortuaire !
Tu es un article sur le scapulaire antidoté.
Tu es le scapulaire qui tournoie dans le cadre étoilé.
Tu es un cadre accroché au mur des fraises râpées.
Tu es la fraise qu’on a vue s’échapper du moulin.
Tu es le moulin qui a déraillé au jour d’aujourd’hui.
Tu es le jour qui engloutit le canal d’argent.
Tu es le canal qui noie les inepties.
Ils sont les inepties que l’automne a oubliées.
Ils sont les automnes des années jamais nées.
Ces années qui n’ont fait que s’enterrer dans la vapeur capitale –
Cette vapeur qui ne fait qu’entrer dans des issues fatales
Et toutes issues retournées dans la plaie
Et toutes plaies scellées dans l’abîme
Et tous abîmes accrochés aux marteaux
Et tous marteaux aux glas de la faucille.
Le glas sortira aux dépens du moineau
Et le moineau sortira pour bénéfices nouveaux
Et enfin le porche nouveau allumera les salons
Pour que les salons dansent sans convenances ou façons !
Que les façons se regardent dans un premier blizzard !
Et que pour toujours s’abolissent les hasards.