Calligramme florissant…

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On ne voit pas très bien le texte alors le voilà :

À quoi penses-tu

Quand tu penses à la fleur ?

À la rose à l’œillet

Ou au pois de senteur ?

Tout ceci ne dure pas

Nous le savons déjà

Pas plus d’une journée

Et même sur le papier

La soie fixée s’envole

Et ne veut plus rien dire.

La seule fleur qui dure

Qui se maintienne dans le temps

C’est le banal ornement

Des villes et des cités

C’est la rumeur de la route

Qui fait vibrer la couleur

Des pétales de métal

Et des cimetières d’acier.

Le autoroutes droites

Sont la tige solide

Bien que souple et flexible

Étincelant conquérante

Aux soleils couchants.

Les feuilles, veinées d’essence,

Et s’ouvrant à tous les vents

Sont les déviations sinueuses

Que prennent les danseuses

Et les racines sous terre

S’enfoncent loin, si bas

Que nos yeux ne divaguent

Qu’à la surface mouvante

Du champ de fleurs

frémissant

Comme un torrent

Au début du printemps

Sur ses joues…

Psalmodié. Passé. Anciennes couleurs vives, mais pas déteintes. Images.

Sur ses joues

Fleurissent des cinéraires

Sous la mer

S’estompent les chants des fous

 

Si les câbles s’emmêlent

Si les tigres se meurent

C’est que dans la cannelle

Elle guettait les lueurs

 

Lamentations des moteurs

Sur reflets du goudron

À l’aube des volets rêveurs

S’éteignant dans le liseron

 

Plus loin dans les herbes

Les prophéties s’effondrent

Se relevant de la tombe

On a voulu les vendre

 

Elle oublie ses exils

À travers des abris

A hurlé pour

Des étoiles

D’huile

Sous la jalousie qui luit.