un matin dans le désert la brume se tait et les routes se croisent
on dirait qu’une main se terre et surgit devant les lions affamés
qui bâillent de froid dans les ossements rajeunis
les cimetières fleuris
J’aurais marché pendant des jours sans jamais m’arrêter ailleurs que dans les arbres et j’essaie de venir voir les vents qui se cachent comme les hirondelles au printemps
le principal accord a été signé depuis deux cents ans sans effet on se demande bien pourquoi les pelotes de fil ne se sont pas révoltées avant
et depuis deux cents ans tous les humains partent à la dérive sans se douter qu’un jour la mer reviendra car elle a été domestiquée mais ses dents sont toujours là et –
certaines boules de feu s’endorment sans se méfier des friches industrielles, grave erreur ! et des orties se joignent aux vagues pour sortir de la paix inutile
TOUT LE MONDE S’ENNUIE SUR LA TERRE
il n’y a plus de héros
temples dévastés conservés protégés
*
On attendrait la pluie et on aurait tort.
Quand le temps est trop vieux, même les crépuscules les plus beaux n’évoquent plus que la paix des cimetières aux jeunes âmes qui ont soif de commencements…
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Un texte très noir, prophétie de catastrophes, mais si bien écrit 🙂
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Merci beaucoup !
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Pourquoi mais ? et si bien écrit je dirais.
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Le “mais” peut se comprendre pourtant. Si ce qui manque laisse à désirer , c’est qu’il reste de l’espoir. Sombrer dans le désespoir n’est pas forcément le prix à payer pour qui a choisi de ne plus se faire d’illusions. Peut-être Elisa ne veut-elle pas voir de la beauté dans ce qui ne serait QUE noirceur et catastrophe : au moins l’art de bien dire SAUVE-t-il quelque chose de ce monde…
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Je ne comprends pas, mais à ma décharge, ça fait trois jours que je suis à pelleter, pelleter, pelleter, des pelles et des pelles à la pelle et mon corps est foubu jusqu’à mon cerveau. Si je suis venu chercher des poux à Elisa, pour une fois que c’est dans ce sens là, c’est parce que j’ai lu dans ce “mais” la marque d’un jugement de valeur. Ça ne serait pas bien de dire que le monde est un merdier infâme, il faudrait être optimiste, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, il faudrait avoir la positive attitude etc… Etc… . Or je pense qu’il est salutaire de dire sa souffrance et il n’y a pas que moi.
J’en suis à me demander si la finalité première du langage n’est pas de pouvoir faire comprendre à l’autre qu’on a mal. Je ne saisis pas par quel miracle mots et maux sont des homonymes ? Bon ça m’a achevé ce commentaire, j’ai mal jusqu’à mes neurones.
Bonne nuit.
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je suis très contente d’avoir découvert ce blog . Youah
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